COMMENT SONT COMPTABILISÉS LES ACTES ANTISÉMITES RECENSÉS ?
Le recensement des actes antisémites revêt une importance cruciale pour documenter et comprendre les diverses tendances auxquelles font face les membres de la communauté juive en France. Le Service de Protection de la Communauté Juive (SPCJ), mandaté par les trois principales institutions de la communauté juive, assume la responsabilité du recensement officiel des actes antisémites sur le territoire français. La réussite de cette démarche repose sur une étroite coopération avec les services de l'État, en particulier la Direction Nationale du Renseignement Territorial (DNRT). La DNRT joue un rôle crucial en centralisent toutes les informations remontées par les préfectures, qui elles-mêmes les reçoivent des commissariats, des agents de police nationale, municipale ou encore des forces sentinelles. Cette complémentarité entre les différentes entités garantit un recensement concerté et efficient.
Les actes pris en compte dans ce recensement sont exclusivement ceux qui ont conduit au dépôt d'une plainte, à la rédaction d'une main courante, ou à une saisine du parquet. Ces incidents peuvent également avoir été relevés en cas d'acte de flagrance ou suite à une constatation officielle effectuée par un officier de police judiciaire (OPJ) ou une personne habilitée. Il est essentiel de noter que cette rigueur méthodologique signifie que de nombreux signalements ne sont pas pris en compte, s'ils ne correspondent pas aux critères énoncés ci-dessus. Chaque année, de nombreuses victimes, par crainte de représailles ou par la conviction qu'une plainte serait inutile, ne poursuivent pas leur démarche, et par conséquent, les actes dont elles ont été victimes, bien qu'ayant fait l'objet d'un simple signalement, ne sont pas inclus dans ce recensement.
En conséquence, notre échantillon quantitatif est bien en deçà de la réalité du phénomène. Cependant, il permet de dégager diverses tendances et d'appréhender la manière dont l'antisémitisme du XXIe siècle se manifeste.